ARTICLE VIII. De l'influence de la chaleur et de la sécheresse sur les corps
vivans.
Il y a même une gradation de l'humidité à la sècheresse, depuis les oiseaux
palmipèdes et les cétacés jusqu'aux perroquets et aux singes, qui sont à la tête
de ces deux classes d'animaux. Ainsi ces premiers ordres d'animaux sont
aquatiques ; viennent ensuite les quadrupèdes et les oiseaux qui se tiennent
seulement dans la boue tels que les scolopaces et les bêtes brutes ; on trouve
après les gallinacés et les ruminans, qui fréquentent les champs, les prairies ;
puis les quadrupèdes rongeurs et les oisillons granivores, qui aiment les
terrains un peu plus élevés ; puis les oiseaux de proie, les carnassiers, qui
préfèrent les lieus secs et chauds ; enfin les singes et les perroquets ne se
plaisent que sur les arbres, comme s'ils fuyoient encore plus l'humidité.
ARTICLE VIII. De l'influence de la chaleur et de la sécheresse sur les corps
vivans.
A mesure que les êtres se perfectionnent davantage, ils ont une complexion plus
aride, plus maigre ; au lieu que les espèces moins parfaites sont d'une nature
plus molle, plus humide et plus grasse ; d'ailleurs les facultés intellectuelles
diminuent en même progression. Comparez une oie, un cochon qui recherchent
toujours la fange et l'humidité, avec l'écureuil et la fauvette, espèces grêles
et délicates, qui fuient les lieux aquatiques, vous trouverez les premiers gros,
lourds, stupides ; les seconds, plus maigres, vifs, sensibles et spirituels.
Plus un être tient d'humidité dans sa constitution, plus il est porté aux
fonctions brutes et toutes animales telles que la nutrition et la génération ;
au contraire, plus un être est doué d'une complexion sèche, plus il est porté
aux opérations de la sensibilité, telles que la vivacité l'esprit, la
délicatesse. Lorsqu'un genre de fonctions devient fort actif dans l'économie
vivante, les autres diminuent en même proportion ; il arrive de là que les
fonctions génératives et nutritives diminuent les fonctions de la sensibilité et
de l'intelligence. Dans les classes les plus simples du règne animal, telles que
chez les zoophytes, les coquillages, les poissons, etc. les systèmes nutritif et
génératif ont une grande prépondérance ; de là vient que ces animaux sont tous
très-voraces, très-féconds et fort peu intelligens. Dans les classes les plus
compliquées, telles que chez les quadrupèdes et les oiseaux, le systême sensitif
est au contraire le plus actif ; d'où il suit qu'ils sont plus intelligens, plus
sensibles, plus vifs, mais en général bien moins féconds et moins voraces.
On observe la même analogie parmi les végétaux, car les espèces qui vivent dans
les terrains humides, ont une texture molle, spongieuse, qui n'a guère qu'une
saveur fade, insipide, et des propriétés presque nulles ; en revanche, les
plantes nourries dans un sol aride et brûlé du soleil, ont une texture sèche,
fibreuse, des saveurs très-fortes et des propriétés extrêmement actives.
L'humidité communique donc aux animaux et aux plantes l'inertie, la mollesse du
tissu, la simplicité dans l'organisation, avec des fonctions nutritives et
reproductives fort étendues. La sécheresse ou la chaleur communiquent au
contraire de l'activité, de l’aridité au tissu
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